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Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/65

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on puisse s’accouder pour voir le paysage et que, sur les trois autres faces, on trouve toujours un coin d’ombre fraîche en été, un coin de soleil en hiver.

Perché comme un guetteur, je pourrais au loin voir passer patron Ruf et sa voile blanche.

Un ruisseau chante sous la tour. Des sources invisibles, filtrant au pied du rocher, l’alimentent. Mais à cent mètres, le ruisseau cesse de luire dans le lit pierreux du vallon, tari tout de suite qu’il est par les saignées qu’y pratiquent les propriétaires d’une infinité de jardinets dont les muraillettes en pierre sèche vont dégringolant la montagne.

Ici on se rend très bien compte, topographiquement, de l’histoire du Puget-Maure.

Au temps jadis, avant les défrichements et les cultures, l’eau des sources devait descendre abondante jusqu’à la mer ; et l’aride calanque d’Aygues-Sèches servait alors d’aiguade aux marins.

Peut-être les Phéniciens et puis les Grecs eurent-ils là un petit port ? Mais à coup sûr les Sarrasins connurent la plage et y abritèrent leurs barques légères. Plus tard seulement ils mon-