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Page:Arène - La gueuse parfumée - récits provençaux, 1907.djvu/183

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XXX

est-ce qu’on sait ?… allez-y voir !

J’avais fait bien des projets pendant la nuit pour délivrer Roset et rompre mon mariage, mais le lendemain matin, quand je revins à !a place où j’avais laissé la caravane, je n’y trouvai plus que les ordinaires reliefs des ânes et des mulets, quelques morceaux de bois éteints entre deux grosses pierres noircies, et sur le bord du fossé, Nivoulas qui se lamentait, assis dans l’herbe.

— Bon Dieu ! disail-il en s’arrachant des poignées de cheveux roux, Janan aura tout su… les maudites vieilles nous aurons trahis !… Et ils emmènent Roset mourante avec eux !… ils l’emmènent !…

Tout cela n’était que trop vrai ; tandis que Nivoulas dormait, les bohémiens avaient décampé sans même songer à lui rendre sa valise. De quel côté étaient-ils passés maintenant ? comment faire pour les atteindre ?

Mon émotion fut telle à cette nouvelle que j’en oubliai subitement mon mariage et Canteperdrix : — C’est ta faute, Nivoulas !… Ta faute, te dis-je !… Puis