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V

un petit port de mer

C’est charmant Antibes : un port, un môle, un phare, tout comme au Bigorneau, mais un peu plus grands cependant ; et d’agréables remparts s’élevant juste de ce qu’il faut pour offrir une belle vue aux promeneurs qui font leur tour quotidien des courtines.

Le petit phare est si petit qu’il n’éclaire guère que lui-même ; le petit môle n’embrasse de la mer que ce qu’une si petite ville peut en désirer ; le petit port ne reçoit que des tartanes, et, de temps en temps, un brick-goëlette que les gens du pays — bons Provençaux — appellent invariablement brigoulette.

Il y a une place à Antibes, la Grand’Place, avec une vieille tour sarrasine qui, s’ennuyant toute seule derrière les maisons, regarde, par-dessus les toits, tout le long du jour, ce qui se passe de neuf au café de la Marine.

Et quel silence partout :

A peine troublé dans les rues par le soupir qu’ar-