Page:Arène - La vraie tentation du grand Saint Antoine - contes de Noël, 1880.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
la première neige.

LES MOINEAUX, en chœur.

C’est un homme vertueux, un homme très vertueux.

LE MOINEAU DE CAMPAGNE.

Viendra-t-il au moins, le monsieur ?

PREMIER MOINEAU.

Il n’y manquerait pas pour un empire… Regardez au bout du jardin cette grande grille noire ornée de fers de lance en or. Derrière la grille, il y a la rue, et par delà la rue une maison avec de belles portes en cuivre. Cette maison est un café, notre vieux monsieur y va lire les journaux chaque matin, et tout à l’heure, quand dix heures sonneront, vous le verrez paraître sur la porte.

LES MOINEAUX.

Cui, cui, cui… Que va-t-il nous apporter aujourd’hui ? du pain mollet ou bien du seigle ? (Moment de silence.)

L’HORLOGE, enrhumée par la neige.

Dong… dong… dong… dong… dong… dong… dong… dong… dong… dong…

LES MOINEAUX, battant des ailes.

Dix heures, le voilà !… Cui, cui, cui…, le voilà !…

(Un vieux monsieur à cheveux gris, en redingote râpée, parait sur la porte du café ; les moineaux le saluent bruyamment. — Le vieux monsieur fait un pas dans la rue, puis il regarde le temps et rentre. )
LE MOINEAU DE CAMPAGNE.

Tiens ! il ne vient pas. Qu’est-ce que vous me contiez donc ?