les escargots et mangeaient l’aïoli trois fois par semaine, ce qui ne les empêcha pas d’être des conquérants distingués, de mourir vieux à l’occasion et d’avoir de jolies femmes.
Le brigadier pensait à part soi : « Je crois, nom d’un cheval, qu’on se fiche de la gendarmerie ! »
— Voyons, brigadier, qu’avez-vous ? Quelque chose vous préoccupe. Vous mangez, un œil sur l’assiette, l’autre sur la lanterne et le tambour ; et pas plus tard qu’hier soir, du haut du plateau de Font-Sèche, avec ce brigand de Picardan, vous nous espionniez. Ne niez pas. On vous a vus : votre tricorne cachait la lune.
— Croyez, messieurs...
— Ah ! vous avez voulu savoir nos secrets, vous avez voulu pénétrer nos mystères ? Eh bien, vous saurez, vous pénétrerez... Camarades, qu’on ferme la porte !... Et quand tout vous sera révélé, jurez, brigadier, que vous ne nous trahirez point.
Le brigadier était seul, il n’avait pas son sabre, il jura.