Aller au contenu

Page:Arène - Le Midi bouge, 1895.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par le culte du veau d’or aux environs des monts Oreb et Sinaï, font, depuis vingt ans, autorité.

Mais ce déjeuner à bord s’était si longtemps et si agréablement prolongé ; après le café, pris sur le pont et soutenu d’un inappréciable rhum de provenance, on avait, au miroitement hypnotiseur de la mer bleue, expertisé tant de coktails divers et remémoré tant d’aventures, que Quatrécus se trouvait gris comme ne le fut jamais un savant.

La conscience en paix, d’ailleurs, mettant ses faux pas sur le compte d’un imaginaire tangage, et brandissant, au grand effroi des femmes qui d’instinct, par horreur des taches, ramenaient leurs robes claires autour de leurs genoux, une coupe de Champagne à moitié pleine qu’un domestique, derrière lui, essayait vainement de saisir au vol avec les gestes maladroits du Monsieur qui rate une mouche.

N’importe ! Le dîner de madame Quatrécus devait être prêt ; nous avions, le capitaine et moi, charge d’âme ; et, le jour commençant à baisser, les montagnes, le long du golfe,