Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/102

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belle Célie, si loin de Paris et de toue gare habitée ? Pourquoi m’a-t-elle traîné à sa suite ? Et que prétend-elle de moi ?… Or, comme le soir généralement portait Henri aux idées romanesques ; comme soudain les grillons se turent, tandis qu’un rossignol commençait à chanter ; et comme la chaumière, d’ailleurs quelconque, gagnait un peu de vague poésie à refléter son toit moussu coiffé de joubarbes et ses murs bas fleuris de ravenelles dans une mare aux eaux moirées qu’empourprait le soleil couchant, il se persuada que l’heure attendue approchait, et que Célie, comédienne aux caprices ingénument machinés, voulait lui offrir la surprise d’un duo d’amour au milieu de ce décor naturel, certes, mais rappelant un peu le théâtre néanmoins.

Vain espoir : Célie ne songeait pas à l’amour.

Célie criait : « Eh ! de l’auberge ! » et tambourinait des deux poings sur la porte rustique qui, s’ouvrant, laissa voir d’abord une vieille, toute droite entre les montants comme un portrait en pied dans son cadre, et, derrière, une grande chambre garnie de tables et de bancs, avec un écuellier en bois luisant chargé de faïences à fleurs.

La vieille s’empressait, s’excusait.

Le monsieur et la belle dame auraient peut-être aussi bien fait de pousser jusqu’au