Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/120

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— Je n’ose pas trop, répondait Azélie, il y a peut-être des étudiants… »

Elles entrèrent néanmoins et ne sortirent que très tard à la fermeture.

Il y avait, en effet, des étudiants qui, paraît-il, furent aimables.

C’est à partir de ce soir-là qu’Azélie s’est appelée Marthe, son nom véritable ayant fait rire ; et qu’ingénument, en attendant mieux, sans remords ni honte mais aussi sans y mettre nul orgueil, elle exerce son état de « petite malheureuse » rue Champollion, jadis rue des Maçons-Sorbonne, alors que Racine l’habitait.

Maintenant Marthe a des souliers, de jolis souliers luisants et plats galamment découverts pour laisser voir le bas rayé de couleurs vives. Sous la robe ajustée, en étoffe molle, sa taille semble plus souple et son corsage mieux nourri. Les mains sont déjà presque blanches. Son visage a pâli un peu, tandis que ses lèvres s’empourpraient ; et, comme dilatés par une série d’étonnements joyeux, ses yeux restés naïfs chaque jour s’agrandissent.

La première fois que, faite ainsi, Marthe s’est rencontrée dans une glace, avec ce tout petit chapeau, presque une casquette, posé sans épingle ni bride sur ses cheveux taillés courts, elle recula, croyant voir une autre personne, Puis, au bout d’un instant, s’étant reconnue,