Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/168

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Oh ! ce père des gros lapins, quels souvenirs j’ai gardé de lui malgré son allure en dessous et la complication par trop paysanne de ses notes.

Un jour nous déjeunions dans ses Bosquets, sous une manière d’appentis décoré du nom de tonnelle, tandis que sur le sable aride de l’allée, sur les tables rustiques dressées çà et là, les arbres pénétrés de soleil découpaient leurs ombres mouvantes.

Au-dessus de nos têtes, excités par je ne sais quoi, des milliers d’oiseaux menaient vacarme.

— « C’est, nous dit Gogu, les mésanges qui se divertissent à leur denrée de z’hannetons. »

Les mésanges avaient de quoi se divertir fort, car les hannetons étaient en abondance cette année. Des petits, des gros, d’un vol étourdi, venaient à chaque instant se cogner aux plats, aux carafes. Nyssia les chassait, les appelant sales bestiaux.

Tout à coup elle s’écria :

— « Mais il en pleut des z’hannetons ! »

En effet, les tables, le sable, le toit penchant de notre appentis étaient jonchés de hannetons, les uns sur le dos, remuant les pattes, les autres essayant de marcher et de déployer leurs élytres par-dessous lesquels, comme un pan d’habit qui déborde le paletot court des élégants, passait un bout d’aile fripée.

Et les hannetons tombaient toujours et là-