Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/294

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repos et d’oubli, aux bords solitaires des étangs, dans la paix sublime des grands bois.

Un jour — tout arrive en ce monde ! — un jour, revenant de pêcher aux grenouilles, je rencontre le facteur rural qui me remet un pli dont le timbre : Second Théâtre-Français m’éblouit d’abord comme s’il eût été imprimé en lettres phosphorescentes. M. de la Rounat, après lecture de ma pièce, m’accablait des compliments les plus flatteurs, et tout en signalant un peu d’inexpérience, tout en déclarant ne pouvoir me jouer pour cette fois, m’engageait à persévérer néanmoins, et finalement m’accordait « mes entrées ? »

Mes entrées ! J’avais mes entrées à l’Odéon. Un cabaret était là près, sur la lisière du bois. J’y poussai mon facteur, par force. Le brave homme riait, trinquait et ne comprenait rien à cet excès de joie.

Quelque temps après, nouvelle missive. Ainsi, car le fait est historique, se passaient les choses en ces temps anciens. Cette fois, M. de la Rounat avait réfléchi. Décidément la chose irait moyennant quelques coupures. Bref ! ma pièce passait immédiatement, et j’étais convoqué, le lendemain mardi, à une heure, dans le petit foyer, pour lire aux artistes.

« Pour lire aux artistes !… à une heure. »

J’avais juste le temps, si je voulais arriver,