Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/320

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voulait dire « on serait bien là », se trouvait tout simplement un cabaret, mais un cabaret de campagne, au fond d’un verger mal peigné, derrière une haie en révolte, et si parfaitement enfoui dans un champ de coquelicots que, sans la porte basse, les deux fenêtres, et l’enseigne — Au bon repos de l’étang des Nonnes — on l’eût pris non pour une habitation, mais pour un tas de mousse dorée.

Pauvre vieux cabaret ! La route passait toujours devant, le pavé du roi, prolongeant à perte de vue, en droite ligne, son long ruban gris liseré de vert sur les bords, entre deux rangées d’ormeaux grêles. Mais, depuis longtemps, depuis que ce maudit chemin de fer, invention du diable, avait tué le roulage, personne ne s’y arrêtait plus, sauf parfois des carriers, des tireurs de glaise, ou quelque maraîcher de Seine-et-Oise portant ses légumes à Paris.

La veuve Mondésir, seule, des journées, des semaines gémissait de cet abandon, mais n’en continuait pas moins son commerce, par habitude, restant sur le seuil de sa porte à interroger l’horizon dans l’espérance éternellement déçue de quelque improbable voyageur.

Aussi l’entrée des deux amoureux, qui, tout de suite, commandèrent le dîner et s’informèrent d’un logement pour la saison, mit-elle la bicoque en joie. Comme au château de la