Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/325

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time égoïsme que l’indulgente destinée permet aux seuls vrais amoureux.

Mais un jour il fallut partir, on finit toujours par partir ! quand l’automne eut jonché les gazons de ses dernières feuilles mortes.

— « Nous reviendrons ! » avait dit Jacques à la vieille. — « Nous reviendrons… » avait dit Suzette et la vieille ne les avait pas crus.

Ils revinrent pourtant, non pas l’année d’après ni la suivante. Ils revinrent au bout de trois ans. Peut-être s’étaient-ils brouillés, puis raccommodés, dans l’intervalle.

La veuve Mondésir était là sur sa porte, comme autrefois, seulement un peu plus ridée. Comme autrefois les casseroles entrèrent en danse, et la chambre blanche attendait.

Ils voulurent voir l’étang.

— « Ah ! ce doit être dans un bel état, fit la vieille. Depuis vous, quasiment personne n’y a mis le pied… L’herbe pour sûr aura tout mangé, rien n’est vorace autant que l’herbe. »

Elle s’apprêtait à aller nettoyer un peu les bords avec sa serpette et son râteau.

On l’en empêcha. Jacques et Suzette pénétrèrent les premiers, écartant les roseaux, s’accrochant aux épines, jusqu’au petit lac. Le vol d’un oiseau qui fuit, un plongeon de grenouille, et le petit lac apparut solitaire comme un sanctuaire.

— « Notre banc n’y est plus… dit Suzette.