Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/38

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de grands aras crêtés de rouge vif, des oiseaux des îles et des singes.

On y vendait aussi des huîtres ; et, lorsque c’était la saison, tandis que les petits chiens aboyaient, que les oiseaux des îles chantaient, que les aras criaient, et que les singes prisonniers, la ceinture de cuir au ventre, grimaçaient en tendant leurs chaînes, les roses effeuillées au vent pleuvaient sur le varech des bourriches.

Un matin, au moment où les commerçants ouvrent leurs volets, la petite Nisida, une des plus jolies écuyères du cirque Fernando, qui était descendue dans la rue, en pantoufles et en peignoir, afin d’acheter deux sous de lait frais pour sa chatte, la petite Nisida, les yeux encore ensommeillés, crut positivement continuer un rêve lorsque sous l’enseigne : Fleurs et Poissons, étincelante des feux de l’aurore, elle aperçut, au lieu du patron, un garçonnet de quatorze à quinze ans, ingénu, blond, beau comme le jour qui se levait ou comme le Prince Charmant des Contes. Elle s’arrêta sur le trottoir d’en face, près de la colonne à spectacles, oubliant son lait et sa chatte, et sans autre souci que de le contempler.

Après Nisida, qui avait des pantoufles roses et un peignoir bleu, vint une jeune première du théâtre Montmartre qui avait des pantoufles bleues et un peignoir rose. Après l’écuyère et la jeune première, il vint un modèle, deux