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L’ARÉTIN

zoppiNo. — En même temps je dirai qu’il a été publié un ban au sujet d’un messer Maco que cherche le barggello : fais seulement sortir les amis ; et quant à moi, qui prends les devants, je me charge du reste.

Scène XXI

MAITRE ANDREA, GRILLO, avec les habits de son maître ; MESSEU MACO, avec ceux d’un portefaix.

ANDREA. — Venez donc… Ah ! ah ! ah !

GRILLO. — Suis-je bien sous le velours ?

MACO. — A qui est-ce que je ressemble, maître ?

ANDREA. — Ah ! ah I Oh ! oh ! votre père même ne vous reconnaîtrait pas… Maintenant restez en cervelle. Si vous voyez quelqu’un, faites semblant de vouloir porter une valise de madone ; et, si vous ne voyez personne, entrez dans la maison ; exécutez les calculs, et passezvous-en la fantaisie une bonne fois.

MACO. — Le temps me semble durer mille ans, oui, mille ans.

ANDREA. — Allons, suis-lc à petits pas, Grillo ; el, si ce coquin vous rencontre, passe devant ; car, comme tu ressembles à messire Maco, et messire Maco à un portefaix, il n’aura pas de soupçon.

MACO. — Venez près de moi, afin que ce don Espai^-nol ne me perfore pas les boyaux. Hélas ! Le voyez-vous ! J’ai peur, je tremble.

ANDREA. — Ne craignez rien, allez toujours. (4 part.) Oh ! quel subtil pendard que Zoppino ! Aux gestes, à la démarche, et à la manière dont il porte la cape et l’épée, on le prendrait pour un vrai jure-dieu.