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ÉTUDE SUR P. ARÉTIN

Ainsi que le remarque le Manuel, d’après Ebert (Description de la bibliothèque de Dresde), un exemplaire du texte original avec les gravures, qui se trouvait dans cette bibliothèque, en disparut en 1784 ; mais le bibliothécaire en avait fait une copie qui existe encore et qui contient (voir Falckenstein, Description de la Bibliothèque de Dresde, 1839, p. 447) un prologue, dix-huit sonnets et un épilogue. M. Graesse, dans son Histoire littéraire universelle (en allemand), a transcrit, t. II, 3e section, p. 737, ce prologue, composé de seize vers, de la Corona dei cazzi ; nous nous bornerons à reproduire les six premiers, le surplus nous paraissant un peu trop braver l’honnêteté.

Quest’è un libro d’altro che di sonetti,
De capitoli, d’epitaphi, d’egloghi e canzone,
Che il Sannazaro n’il Bemho non compone,
Ne liquidi christali, ne floretti,
Ch’il Berni a madrigaletti,
Ma si son cazzi senza discrezione…

L’Arétin ne faisait d’ailleurs nul mystère de cette production ; le 11 novembre 1527, il écrivait à César Fregoso, qui lui avait fait quelques présents : « Votre Seigneurie illustrissime, à la bonne grâce de laquelle je me recommande, désire peut-être le livre des Sonnets et des figures lussuriose ; je les lui envoie en échange. » — Le 11 décembre 1537, dans une lettre adressée à Battista Zatti, il raconte fort en détail qu’il a obtenu du pape Clément la liberté