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Page:Arétin - Sept Petites Nouvelles, 1861, trad. Philomneste.djvu/57

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ÉTUDE SUR P. ARÉTIN

mencement du seizième siècle[1]. Il ne saurait en être de même lorsqu’on écrit en français au milieu du dix-neuvième siècle ; aussi regardons-nous comme intraduisibles les Proverbii de Cornazano. Ainsi, par exemple, dans le sixième, dont le titre peut se traduire par : Personne ne se salit les mains en faisant son ouvrage, il s’agit d’une jeune mariée qui se décide à ôter des gants qu’elle avait mis par pruderie ; épisode qui, par parenthèse, a été introduit par Straparole dans une de ses nouvelles (5e de la XI{e nuit, édit Jannet, tome 2, p. 308).

C’est en vers qu’est rédigée une production plus importante que celle de Cornazano, l’ouvrage très-rare et très-recherché d’Aloyse Cynthio degli Fabrilii : Origine delli volgari proverbi : Vinegia, 1526, in-folio.

  1. L’Hecatelegium de Pacificus Maximus, recueil de poésies très libres, parut à Florence en 1489, avec le nom de l’imprimeur (Ant. Mischominus), et à Camerino en 1525, avec celui du typographe Jean-Jacob de Benedictis. Dans l’une et l’autre édition, l’auteur est nommé en toutes lettres. Le recueil de contes, souvent orduriers, de Morlini, dont nous parlerons dans un instant, fut imprimé cum grati et privilegio Cesareae maiestatis et Summi pontificis, decennio duratura. Vers le commencement du XVIIe siècle, on pourrait citer beaucoup d’exemples d’une semblable tolérance pour les livres français. En 1018, le Cabinet satyrique paraissait avec un privilège de Sa Majesté, autorisant le libraire Antoine Estoc à imprimer, faire imprimer, rendre et distribuer, tant de fois qu’il lui plairoit, ce recueil de priapées. À la même époque, le roi accordait encore un autre privilège à son cher et bien ami Hugues Gueru (Gaultier Garguille), de peur que quelques contrefacteurs ne viennent adjouster quelques autres chansons plus dissolues, etc.