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Page:Arétin - Sept Petites Nouvelles, 1861, trad. Philomneste.djvu/59

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ÉTUDE SUR P. ARÉTIN

L’ouvrage de Cynthio étant fort peu connu, nous croyons à propos de donner ici la nomenclature des quarante-cinq proverbes qui le composent, et auxquels il faut en ajouter un autre que M. Renouard fit imprimer à vingt-sept exemplaires, en 1812, d’après un manuscrit autographe (Chi prima va al molino primo macina) :



1. La Invidia non morite (muore) mai.

Cynthio a pris la donnée de ce conte dans un vieux fabliau, mais il l’a arrangé d’une façon particulière. Jupiter, voulant se convaincre si les plaintes dont les hommes le fatiguent sans cesse sont fondées, descend sur la terre avec Mercure, et il va loger chez l’Envie, laquelle est représentée, comme l’épouse d’un aubergiste. Elle accueille si bien les deux étrangers que Jupiter, au moment de partir, lui promet de lui accorder la grâce qu’elle demandera. Elle sollicite, la protection du maître des dieux en faveur d’un pommier qui lui appartient et que les voleurs dépouillent sans cesse. Jupiter accède à ce vœu, et décide que l’arbre retiendra de force celui qui sera monté dessus jusqu’à ce que la propriétaire consente à ce que la liberté lui soit rendue. La Mort vient sommer l’Envie de quitter ce bas monde ; l’Envie lui demande auparavant de vouloir bien cueillir un fruit sur le pommier. La puissance surnaturelle de l’arbre se révèle alors, et l’Envie ne laisse descendre la Mort que lorsque Jupiter lui a accordé le don