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LES CALVAIRES D’ARMOR


À J.-B. Hernot fils, sculpteur à Lannion

Quand les vieux Saints vinrent en Bretagne pour évangéliser nos Pères, une croix de chêne fut érigée sur les tables de pierres (dolmen) des Druides.

Du sommet du peulvan placé au haut de la montagne, la croix de Jésus-Christ fit voir que le règne du péché était passé, ainsi que celui du paganisme.

Quand le Celte, alors chrétien, passait dans les ravines, il courbait respectueusement sa tête arrogante devant le signe de la Rédemption.

Quand il eut bâti des églises, il plaça la croix sur les autels du vrai Dieu, et la mit également à la pointe de ses clochers à jour.

Mais le temps rongeait les croix de bois et les faisait tomber en poussière ; quelqu’un, voyant cela, dit en riant : « Mettons la pierre à l’extérieur, et le bois à l’intérieur. »

Et le voilà qui se met à l’œuvre pour transformer en calvaire une pierre fine et dure ; est-ce que les Celtes, ses pères, ne confectionnaient pas leurs armes avec des galets !