Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/217

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vitesses inconnues non déductibles de la vitesse de l’atmosphère proprement dite. Ainsi, suivant Laplace, la lumière zodiacale serait formée de molécules indépendantes les unes des autres et circulant autour du Soleil avec des vitesses appropriées à leur distance à l’astre central et à sa force attractive.

Un savant italien a donné, il y a quelques années, une explication de la lumière zodiacale dont on peut, ce me semble, présenter une idée suffisante en très-peu de paroles. Il suppose que le Soleil, dans son mouvement de translation dans l’espace, en vertu de ce déplacement propre si minutieusement étudié par les modernes, a pénétré dans une nébuleuse qu’il maintiendrait désormais autour de son centre à l’aide de sa puissance d’attraction. L’auteur se sert de cette hypothèse pour rendre compte de l’apparition récente de la lumière zodiacale, car il croit que ce phénomène n’existait pas avant le commencement du XVIe siècle. Mais nous avons vu quels doutes doivent s’élever sur l’époque où cette lueur s’est montrée ; à quoi nous ajouterons qu’on ne devinerait pas pourquoi la nébuleuse, à laquelle on fait jouer un si grand rôle, n’aurait point été visible avant l’instant où le Soleil commença à pénétrer vers sa partie centrale. Cette remarque suffit, je pense, pour réduire au néant l’explication que je viens de signaler du mystérieux phénomène.

Nous avons vu (p. 189) que la clarté zodiacale s’étend jusqu’à l’orbite de la Terre et la dépasse même dans certains cas très-sensiblement ; la matière qui produit cette lumière ou sur laquelle celle du Soleil se réfléchit doit donc quelque fois se mêler à l’atmosphère