Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/178

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des travaux de Fresnel au phénomène de la double réfraction ; mais cette fois, au lieu de m’occuper de la manière dont les rayons se partagent en traversant certains cristaux, j’examinerai les modifications permanentes qu’ils y reçoivent ; je présenterai, en un mot, les principaux traits de la nouvelle branche de l’optique qui porte le nom de polarisation de la lumière.

Tout faisceau lumineux qui rencontre même perpendiculairement une face quelconque, naturelle ou artificielle, d’un de ces cristaux diaphanes qu’on appelle carbonate de chaux, spath calcaire ou cristaux d’Islande, s’y dédouble ; une moitié de ce faisceau traverse la matière du cristal sans se dévier : on l’appelle faisceau ou rayon ordinaire ; l’autre, au contraire, éprouve une réfraction très-sensible, et, par cette raison, on la nomme fort justement le faisceau ou le rayon extraordinaire. Les faisceaux ordinaire et extraordinaire sont contenus dans un seul et même plan perpendiculaire à la face du cristal. Ce plan est très-important à considérer, car c’est lui qui détermine dans quel sens le rayon extraordinaire se dirigera ; on lui a, en conséquence, donné un nom spécial : il s’appelle la section principale.

Ces prémisses posées, je supposerai, pour fixer les idées, qu’un certain cristal d’Islande ait sa section principale dirigée du nord au midi. Au-dessous, et à quelque distance que ce soit, nous placerons un autre cristal, orienté de même, c’est-à-dire de manière que sa section principale soit aussi contenue dans le méridien. Que résultera-t-il de cette disposition si la lumière traverse tout le système ? Un faisceau unique vient frapper le premier