Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/248

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la surface des corps. Cette hypothèse conduisait naturellement à rechercher de quelle source émane l’électricité atmosphérique. Le problème était important. Une expérience délicate, quoique très-simple, mit sur la voie de la solution.

Dans cette expérience, un vase isolé d’où l’eau s’évaporait donna, à l’aide du condensateur de Volta, des indices manifestes d’électricité négative.

Je regrette de ne pouvoir dire, avec une entière certitude, à qui appartient cette expérience capitale. Volta rapporte dans un de ses Mémoires qu’il y avait songé dès l’année 1778, mais que diverses circonstances l’ayant empêché de la tenter, ce fut à Paris seulement et dans le mois de mars 1780 qu’elle lui réussit en compagnie de quelques membres de l’Académie des sciences. D’une autre part, Lavoisier et Laplace, à la dernière ligne du Mémoire qu’ils publièrent sur le même sujet, disent seulement : Volta voulut bien assister à nos expériences et nous y être utile.

Comment concilier deux versions aussi contradictoires ! Une note historique, publiée par Volta lui-même, est loin de dissiper tous les doutes. Cette note, quand on l’examine attentivement, ne dit, d’une manière expresse, ni à qui l’idée de l’expérience appartient, ni lequel des trois physiciens devina qu’elle réussirait à l’aide du condensateur. Le premier essai fait à Paris par Volta et les deux savants français réunis fut infructueux, l’état hygrométrique de l’atmosphère n’ayant pas été favorable. Peu de jours après, à la campagne de Lavoisier, les signes électriques devinrent manifestes quoiqu’on n’eût pas changé