Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/263

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fait, ils couleront comme un liquide, fussent-ils de platine, c’est-à-dire du plus infusible des métaux connus. Ajoutons que, avec une pile très-forte, deux minces fils d’or ou de platine éprouvent au moment de leur contact une vaporisation complète, qu’ils disparaissent comme une vapeur légère.

Des charbons adaptés aux deux extrémités de ces mêmes fils s’allument aussi dès qu’on les amène à se toucher. La lumière qu’ils répandent à la ronde est si pure, si éblouissante, si remarquable par sa blancheur, qu’on n’a pas dépassé les limites du vrai en l’appelant de la lumière solaire.

Qui sait même si l’analogie ne doit pas être poussée plus loin ; si cette expérience ne résout pas un des plus grands problèmes de la philosophie naturelle ; si elle ne donne pas le secret de ce genre particulier de combustion que le soleil éprouve depuis tant de siècles, sans aucune perte sensible ni de matière, ni d’éclat ? Les charbons attachés aux deux fils de la pile deviennent, en effet, incandescents, même dans le vide le plus parfait. Rien alors ne s’incorpore à leur substance, rien ne paraît en sortir. À la fin d’une expérience de ce genre, quelque durée qu’on lui ait donnée, les charbons se retrouvent, quant à leur nature intime et à leur poids, dans l’état primitif.

Tout le monde sait que le platine, l’or, le cuivre, etc., n’agissent pas d’une manière sensible sur l’aiguille aimantée. Des fils de ces divers métaux attachés aux deux pôles de la pile sont dans le même cas si on les prend isolément. Au contraire, dès le moment qu’ils se touchent,