Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/283

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la vie et analyser les travaux, n’eût des droits réels à quelque préférence.


NAISSANCE DE YOUNG. — SON ENFANCE. — SES DÉBUTS SCIENTIFIQUES.


Thomas Young naquit à Milverton, dans le comté de Somerset, le 13 juin 1773, de parents qui appartenaient à la secte des Quakers. Il passa ses premières années chez son grand-père maternel, M. Robert Davies, de Minehead, que d’actives affaires commerciales, par une rare exception, n’avaient pas détourné de la culture des auteurs classiques. Young savait déjà lire couramment à l’âge de deux ans. Sa mémoire était vraiment extraordinaire. Dans les intervalles des longues séances qu’il faisait chez la maîtresse d’école du village voisin de Minehead, il avait appris par cœur, à quatre ans, un grand nombre d’auteurs anglais, et même divers poëmes latins qu’il pouvait réciter d’un bout à l’autre, quoique alors il ne comprît pas cette langue. Le nom de Young, comme plusieurs autres noms célèbres déjà recueillis par les biographes, contribuera donc à nourrir les espérances ou les craintes de tant de bons pères de famille qui voient, dans quelques leçons récitées sans faute ou mal apprises, ici, les indices certains d’une éternelle médiocrité, là, le début infaillible d’une carrière glorieuse. Nous nous éloignerions étrangement de notre but si ces notices historiques devaient fortifier de tels préjugés. Aussi, sans vouloir affaiblir les émotions vives et pures qu’excitent chaque année les distributions de prix, nous rappellerons