Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/350

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justes, qu’à d’éloquents éloges de son caractère et de ses travaux, viendraient, dans cette enceinte même et par la bouche d’un de ses successeurs, se mêler de vives critiques de sa chère École normale.

C’est à l’École normale conventionnelle qu’il faut inévitablement remonter, quand on veut trouver le premier enseignement public de la géométrie descriptive, cette belle création de Monge. C’est de là qu’elle est passée, presque sans modifications, à l’École polytechnique, dans les usines, dans les manufactures, dans les plus humbles ateliers.

De l’École normale date aussi une véritable révolution dans l’étude des mathématiques pures. Alors des démonstrations, des méthodes, des théories importantes enfouies dans les collections académiques, parurent pour la première fois devant les élèves, et les excitèrent à refondre sur de nouvelles bases les ouvrages destinés à l’enseignement.

À part quelques rares exceptions, les savants, en possession de faire avancer les sciences, formaient jadis en France une classe totalement distincte de celle des professeurs. En appelant les premiers géomètres, les premiers physiciens, les premiers naturalistes du monde au professorat, la Convention jeta sur les fonctions enseignantes un éclat inaccoutumé, et dont nous ressentons encore les heureux effets. Aux yeux du public, un titre qu’avaient porté les Lagrange, les Laplace, les Monge, les Berthollet, devint avec raison l’égal des plus beaux titres. Si, sous l’Empire, l’École polytechnique compta parmi ses professeurs en exercice, des conseillers d’État