Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/374

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans les sciences expérimentales, les époques de brillants progrès sont presque toujours séparées par de longs intervalles d’un repos à peu près absolu. Ainsi, après Mariotte il s’écoule plus d’un siècle sans que l’histoire ait à enregistrer aucune nouvelle propriété du calorique rayonnant. Ensuite, et coup sur coup, on trouve dans la lumière solaire des rayons calorifiques obscurs, dont l’existence ne saurait être constatée qu’avec le thermomètre, et qui peuvent être complétement séparés des rayons lumineux à l’aide du prisme ; on découvre, à l’égard des corps terrestres, que l’émission des rayons calorifiques, et conséquemment que le refroidissement de ces corps est considérablement ralenti par le poli des surfaces ; que la couleur, la nature et l’épaisseur des enduits dont ces mêmes surfaces peuvent être revêtues, exercent aussi une influence manifeste sur leur pouvoir émissif ; l’expérience enfin rectifiant les vagues prévisions auxquelles les esprits les plus éclairés s’abandonnent eux-mêmes avec tant d’étourderie, montre que les rayons calorifiques qui s’élancent de la paroi plane d’un corps échauffé n’ont pas la même force, la même intensité dans toutes les directions ; que le maximum correspond à l’émission perpendiculaire, et le minimum aux émissions parallèles à la surface.

Entre ces deux positions extrêmes, comment s’opère l’affaiblissement du pouvoir émissif ? Leslie chercha, le premier, la solution de cette question importante. Ses observations semblèrent prouver que les intensités des rayons sortants sont proportionnelles (il faut bien, Messieurs, que j’emploie l’expression scientifique), sont