Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/39

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le cercle, malheureusement trop étroit, des parents qui lui étaient chers. Il est mort environné de ses fils ; d’une sœur, madame Mathieu, digne de la tendre affection d’un tel frère ; d’une nièce, madame Laugier, qui s’est consacrée à lui avec la plus touchante abnégation, et qui, au dernier moment, s’est montrée aussi grande dans la douleur que noble dans le dévouement.

Éloigné du lit de souffrance de M. Arago, je n’ai pu faire entendre que de loin les accents de ma vive affliction. La certitude même d’une perte prochaine n’a pu en diminuer l’amertume. Pour rendre un dernier hommage à celui qui vient de descendre dans la tombe, je consignerai ici quelques lignes qui déjà ont été publiées ailleurs. « Ce qui caractérisait, disais-je, cet homme unique, ce n’était pas seulement la puissance du génie qui produit et féconde, ou cette rare lucidité qui sait développer des aperçus nouveaux et compliqués, comme choses longuement acquises à l’intelligence humaine ; c’était aussi le mélange attrayant de la force et de l’élévation d’un caractère passionné, avec la douceur affectueuse du sentiment. Je suis fier de penser que, par mon tendre dévouement et par la constante admiration que j’ai