Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/446

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feu quand il voulait opérer la condensation. Un pareil procédé, à peine tolérable dans une expérience destinée à vérifier l’exactitude d’un principe, ne serait évidemment pas admissible s’il fallait faire marcher le piston avec quelque vitesse. Papin, tout en disant qu’on peut arriver au but « par différentes constructions faciles à imaginer, » n’indique aucune de ces différentes constructions. Il laisse à ses successeurs, et le mérite de l’application de son idée féconde, et celui des inventions de détail qui, seules, peuvent assurer le succès d’une machine.

Dans nos premières recherches touchant l’emploi de la vapeur d’eau, nous avons eu à citer : d’anciens philosophes de la Grèce et de Rome ; un des mécaniciens les plus célèbres de l’école d’Alexandrie ; un pape ; un gentilhomme de la cour d’Henri IV ; un hydraulicien né en Normandie, dans la province féconde en grands hommes, qui a doté la pléiade nationale de Malherbe, de Corneille, du Poussin, de Fontenelle, de Laplace, de Fresnel ; un membre de la Chambre des lords ; un ingénieur anglais ; enfin, un médecin français, de la Société royale de Londres, car, il faut bien l’avouer, Papin, presque toujours exilé, ne fut que correspondant de notre Académie. Maintenant, de simples artisans, de simples ouvriers vont entrer en lice. Toutes les classes de la société se trouveront ainsi avoir concouru à la création d’une machine dont le monde entier devait profiter.

En 1705, quinze années après la publication du premier mémoire de Papin dans les Actes de Leipzig, Newcomen et Cawley, l’un quincaillier, l’autre vitrier à