Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/448

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l’épaisseur du métal, et atteignait enfin la vapeur d’eau elle-même[1].

La machine de Papin, perfectionnée ainsi quant à la manière de refroidir la vapeur ou de la condenser, excita au plus haut point l’attention des propriétaires de mines. Elle se répandit rapidement dans certains comtés de l’Angleterre et y rendit d’assez grands services. Le peu de rapidité de ses mouvements, conséquence nécessaire de la lenteur avec laquelle la vapeur se refroidissait et perdait son élasticité, était cependant un vif sujet de regrets. Le hasard indiqua, heureusement, un moyen très-simple de parer à cet inconvénient.

Au commencement du xviiie siècle, l’art d’aléser de grands cylindres métalliques et de les fermer hermétiquement à l’aide de pistons mobiles, était encore dans son enfance. Aussi, dans les premières machines de Newcomen recouvrait-on le piston d’une couche d’eau destinée à remplir les vides compris entre le contour circulaire de cette pièce mobile et la surface du cylindre. À la très-grande surprise des constructeurs, une de leurs machines se mit un jour à osciller beaucoup plus vite que de coutume. Après maintes vérifications, il demeura constant que, ce jour-là, le piston était percé ; que de l’eau froide tombait dans le cylindre par petites gouttelettes, et qu’en traversant la vapeur elles l’anéantissaient

  1. Savery avait déjà eu recours à un courant d’eau froide qu’il jetait sur les parois extérieures d’un vase métallique, pour condenser la vapeur que ce vase renfermait. Telle fut l’origine de son association avec Newcomen et Cawley ; mais, il ne faut pas l’oublier, la patente de Savery, ses machines et l’ouvrage où il les décrit, sont postérieurs de plusieurs années aux mémoires de Papin