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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/491

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– J’espère trouver une meilleure solution du problème, repartit Watt presque aussitôt : je mûrirai mes idées ce soir, et je vous les communiquerai demain. » Le lendemain la presse à copier était inventée, et même un petit modèle permettait déjà de juger de ses effets. Cet instrument si utile, et si généralement adopté dans tous les comptoirs anglais, a reçu récemment quelques modifications dont plusieurs artistes ont voulu se faire honneur ; mais je puis assurer que la forme actuelle était déjà décrite et dessinée, à la date de 1780, dans le brevet de notre confrère.

Le chauffage à la vapeur est de trois ans postérieur. Watt l’établit chez lui à la fin de 1783. Il faut le reconnaître, cette ingénieuse méthode se trouve déjà indiquée par le colonel Cooke, dans les Transactions philosophiques de l’année 1745[1] ; mais l’idée était passée inaperçue. Watt, en tout cas, n’aura pas seulement le mérite de l’avoir fait revivre : c’est lui qui l’appliqua le premier ; ce furent ses calculs sur l’étendue des surfaces nécessaires à l’échauffement des salles de différentes grandeurs, qui, à l’origine, servirent de guide à la plupart des ingénieurs anglais.

  1. Je lis dans un ouvrage de M. Robert Stuart, que sir Hugh Platte avait entrevu avant le colonel Cooke la possibilité d’appliquer la vapeur au chauffage des appartements. Dans le Garden of Eden de cet auteur, publié en 1660, il est question, en effet, de quelque chose d’analogue pour conserver pendant l’hiver les plantes des serres. Sir Hugh Platte propose de placer des couvercles d’étain, ou de tout autre métal, sur les vases où les viandes cuisent et d’adapter ensuite à des ouvertures de ces couvercles, des tuyaux par lesquels la vapeur échauffante peut être conduite partout où on le désire.