Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 1.djvu/546

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1o Il n’y a point de preuves que personne ait donné, avant Watt, et dans un document écrit, la théorie actuelle de la composition de l’eau.

2o Cette théorie, Watt l’établit pendant l’année 1783 en termes plus distincts que ne le fit Cavendish dans son Mémoire lu à la Société royale en janvier 1784. En faisant entrer le dégagement de chaleur latente en ligne de compte, Watt ajouta notablement à la clarté de sa conception.

3o Il n’y a aucune preuve, il n’y a même aucune assertion de laquelle il résulte que la théorie de Cavendish (Blagden l’appelle la conclusion) ait été communiquée à Priestley avant l’époque où Watt consigna ses idées dans la lettre du 26 avril 1783 ; à plus forte raison, rien ne peut faire supposer, surtout quand on a lu la lettre de Watt, que cet ingénieur ait jamais appris quelque chose de relatif à la composition de l’eau, soit de Priestley, soit de toute autre personne.

4o La théorie de Watt était connue des membres de la Société royale, plusieurs mois avant que les conclusions de Cavendish eussent été confiées au papier ; huit mois avant la présentation du Mémoire de ce chimiste à la même Société. Nous pouvons aller plus loin et déduire, des faits et des dates sous nos yeux, que Watt parla le premier de la composition de l’eau ; que, si quelqu’un le précéda, il n’en existe aucune preuve.

5o Enfin, une répugnance à abandonner la doctrine du phlogistique, une sorte de timidité à se séparer d’une opinion depuis si longtemps établie, si profondément enracinée, empêcha Watt et Cavendish de rendre complète