Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/102

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azimutaux d’un certain nombre de degrés, et ainsi de suite ; bien entendu que le nombre et la position des rhomboïdes qu’il faudrait employer dans cette expérience devraient varier avec la nature du cristal qu’on aurait employé pour transformer le rayon polarisé ordinaire en un rayon à axes colorés. Or, le moyen compliqué et inexécutable de former cette dernière classe de rayons que je viens d’indiquer peut se trouver dans tous les cristaux possibles, pourvu qu’on admette qu’il y a des systèmes de lamelles disposés dans certains sens, et assez éloignés pour que le rayon puisse dans l’intervalle éprouver une réflexion partielle semblable à celle qui la décompose en ses éléments colorés dans le phénomène des anneaux. Je me suis donc attaché à rechercher les preuves de l’existence de ces lamelles et le sens de leur superposition, je ne dis pas dans le mica et le sulfate de chaux dont les feuillets peuvent être si aisément séparés, mais dans le cristal de roche qui a, comme on sait, un tissu tellement serré qu’on n’a pas pu jusqu’à présent apercevoir le sens du clivage. Tel est le but de la plupart des expériences que je vais rapporter.

Je me suis procuré un fort grand nombre de lentilles et de prismes de cristal de roche taillés dans toutes sortes de sens, et après les avoir successivement éclairés à l’aide de la lumière polarisée, je les ai examinés au moyen de cristaux doués de la double réfraction ; tous ont indistinctement présenté, soit des anneaux, soit des bandes colorées. Dans quelques-uns, ces bandes se voyaient à l’œil nu ; pour d’autres, il fallait s’aider d’un prisme de verre ordinaire ; mais, dans ces deux cas, les couleurs étaient