Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/108

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mètres (p. 54). J’ai maintenant à ma disposition des fragments de cristal qui ont et même centimètres d’épaisseur et avec lesquels on voit également des couleurs très-apparentes. L’un d’eux surtout, qui a plus de 18 millimètres d’épaisseur, présente les phénomènes de la polarisation colorée presque avec autant d’intensité que la première plaque mince dont je m’étais servi.

J’ai été curieux de rechercher si, en employant des fragments aussi épais de cristal de roche, on n’augmenterait pas, comme avec des plaques plus minces, le nombre des anneaux colorés qu’on aperçoit avec un rhomboïde de carbonate de chaux. Or, j’ai aperçu tous les mêmes phénomènes dont j’ai donné plus haut la description, en me servant d’une plaque de plus de centimètres d’épaisseur. Quand je visais à des anneaux colorés circulaires, ceux qui d’abord étaient visibles à la simple vue étaient entourés, après l’interposition du cristal, de nouveaux anneaux qui avaient même centre que les premiers. Lorsque ceux-ci étaient elliptiques, la série supplémentaire à laquelle l’interposition du cristal donnait naissance était également elliptique, ce qui montre la dépendance des deux suites ; mais, en outre, on voyait une série d’anneaux formée par la lumière blanche réfléchie par les lentilles et qui changeait très-rapidement de place quand on remuait le cristal. Cette suite peut être observée de très-près, en plaçant l’œil, par exemple, à centimètres de la surface de la plaque. Or, dans cette situation, on peut apercevoir une bande de même teinte qui aille d’un bord du cristal au bord opposé et qui se prolonge, par conséquent, dans une étendue de