Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/120

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d’abord polarisés, et en cela elle se comporte comme tous les corps doués de la double réfraction ; mais, pour que l’analogie soit complète, il faut, de plus, que les mêmes rayons, en traversant un cristal qui d’abord ne présentait qu’une seule image, se partagent en deux faisceaux d’une égale intensité, par cela seul que la section de la lame interposée, qui d’abord était située dans le plan de polarisation, lui sera maintenant inclinée de . L’égalité d’intensité ne peut se retrouver dans le mica, puisque, dans les positions dont il s’agit, les deux images sont vivement colorées, comme je l’ai prouvé ailleurs, et que des lumières dissemblables ne peuvent être comparées sous ce point de vue.

Du reste, cette expérience présentait plutôt une modification qu’une exception aux lois de la double réfraction. J’avais remarqué, en outre, que l’image secondaire diminue graduellement d’intensité et finit même par disparaître complétement lorsque la lame interposée devient de plus en plus mince, comme si elle perdait peu à peu la propriété de dépolariser les rayons. Or, j’ai trouvé depuis des lames de mica assez épaisses qui, dans certaines positions, produisent le phénomène diamétralement opposé. En les soumettant, en effet, aux mêmes épreuves que les lames ordinaires, on trouve d’abord qu’elles ont, comme elles, deux sections perpendiculaires dans lesquelles elles ne dépolarisent pas les rayons, et deux autres sections formant, avec les précédentes, des angles de , et dans lesquelles les rayons semblent repolarisés en sens contraire. C’est ainsi, par exemple, que si la position du cristal dont on se sert était telle qu’on ne vît