Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/136

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breuses applications, mais encore par les conséquences qu’on peut en déduire relativement à la nature de la lumière et aux véritables causes de ses propriétés. Aussi les physiciens qui ont développé ou soutenu les divers systèmes imaginés pour l’explication des phénomènes de l’optique se sont-ils particulièrement efforcés de rattacher la loi de la réfraction à l’hypothèse qu’ils admettaient.

Newton, en attribuant la réfraction à une attraction des corps pour la lumière, a donné de ce phénomène et de la loi à laquelle il est soumis une explication si naturelle et si claire, qu’on l’a toujours regardée comme un des principaux arguments en faveur du système de l’émission. Cependant, si l’on remarque que de toutes les conséquences générales déduites de l’hypothèse de Newton, la seule qu’on ait vérifiée jusqu’à ce jour se réduit à la loi du rapport constant des sinus d’incidence et de réfraction ; si l’on observe d’ailleurs que cette loi peut se démontrer sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à l’idée d’une attraction, on sentira facilement qu’avant de se déterminer à adopter l’hypothèse de Newton, à l’exclusion de toutes les autres, il est indispensable d’examiner jusqu’à quel point les diverses conclusions qui en dérivent sont confirmées par l’expérience : tel est l’objet des recherches dont nous soumettons aujourd’hui une partie à la Classe. Pour en faire bien connaître le but, il est nécessaire de rappeler en peu de mots les points principaux de la théorie de la réfraction, telle que Newton l’a déduite de la supposition d’une attraction exercée par les corps sur la lumière.