Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/157

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comme cela résulte de l’expérience, imaginée par M. Fresnel, que nous allons rapporter.

On expose, sous l’incidence perpendiculaire, une lame de sulfate de chaux parallèle à l’axe et recouverte d’une mince feuille de cuivre percée de deux ouvertures, à un faisceau de lumière polarisé partant d’un point radieux : l’axe de la lame fait un angle de avec le plan primitif de polarisation. Comme dans toutes les expériences analogues, on observe l’ombre de la feuille avec une loupe ; mais cette fois-ci on place de plus en avant de son foyer un rhomboïde de spath calcaire, doué d’une double réfraction sensible, et dont la section principale fasse, à son tour, avec celle de la lame un angle de 45º. Dès lors on découvre, dans chaque image, trois systèmes de franges : l’un d’entre eux correspond exactement au milieu de l’ombre ; les autres systèmes sont à gauche et à droite du premier.

Examinons maintenant comment naissent ces trois systèmes de franges dans une des deux images, dans l’image ordinaire, par exemple.

Les faisceaux polarisés dans le même sens qui passent par les deux fentes se partagent chacun, en traversant la lame de chaux sulfatée, en deux faisceaux polarisés en sens contraires. La double réfraction de la lame étant insensible, les parties ordinaire et extraordinaire de chaque faisceau suivent la même route, mais avec des vitesses différentes.

L’un de ces doubles faisceaux, celui de la fente de droite, par exemple, se partage, en traversant le rhomboïde, en quatre faisceaux, deux ordinaires et deux