Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/160

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nissent aussi trois systèmes de franges ; mais ils sont séparés des premiers. Si, tout restant dans le même état, on substitue maintenant au rhomboide une lame de sulfate de chaux ou de cristal de roche qui ne donne pas deux images distinctes, les six systèmes, au lieu d’en produire trois par leur superposition, se réduisent à celui du milieu. Ce résultat remarquable démontre : 1o que les franges résultantes de l’interférence des rayons ordinaires sont complémentaires des franges produites par les rayons extraordinaires ; et 2o que ces deux systèmes sont mutuellement disposés de manière qu’une frange brillante du premier système correspond à une frange obscure du second, et réciproquement ; sans ces deux conditions, on n’apercevrait autre chose qu’une lumière uniforme et continue sur les deux côtés des franges centrales. On retrouve donc ici la différence d’une demi-ondulation, comme dans le phénomène des anneaux colorés.

Les expériences que nous venons de rapporter conduisent donc en définitive aux conséquences suivantes :

1o Dans les mêmes circonstances où deux rayons de lumière ordinaire paraissent mutuellement se détruire, deux rayons polarisés à angles droits ou en sens contraires n’exercent l’un sur l’autre aucune action appréciable ;

2o Les rayons de lumière polarisés dans un seul sens agissent l’un sur l’autre comme les rayons naturels en sorte que, dans ces deux espèces de lumières, les phénomènes d’interférence sont absolument les mêmes ;

3o Deux rayons primitivement polarisés en sens contraires peuvent ensuite être rainenés à un même plan de