Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/170

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tion, on n’aura pas besoin d’altérer l’ouverture de l’objectif. Les images, sauf l’intensité, resteront toujours semblables à elles-mêmes, et aucune difficulté n’entravera plus l’application d’une méthode qui peut donner aux tables des deuxième, troisième et quatrième satellites de Jupiter une exactitude inespérée.

Les détails qui précèdent doivent suffire pour faire comprendre toute l’utilité d’une loi, quelle qu’elle puisse être, qui lierait les intensités des faisceaux ordinaire et extraordinaire. Quant à la difficulté qu’il y aurait à la vérifier par les moyens photométriques connus, il suffira de dire que Malus, Fresnel, Biot, Brewster, Herschel, à qui l’importance du problème n’avait certainement pas échappé, n’ont pas même tenté de le résoudre. Aussi ne sera-t-il pas question dans ce Mémoire de procédés usuels.

La méthode que je propose est entièrement nouvelle ; elle est d’ailleurs remarquable par cette circonstance paradoxale, que la comparaison des deux images, ordinaire et extraordinaire, s’effectue sans que ces deux images aient besoin d’être jamais séparées ; disons plus : la méthode exige que les deux faisceaux restent constamment réunis, que leur superposition ait lieu presque mathématiquement ; cependant elle est d’une exécution très-simple. Toute la difficulté consiste à l’expliquer clairement, et cela à cause du grand nombre de propriétés peu connues qu’elle suppose et dont je vais donner successivement les énoncés.

J’ai parlé en commençant d’un rayon polarisé qui, dans son trajet à travers un cristal doué de la double réfraction, ne se bifurquait pas ; qui ne formait à sa sortie qu’une image ordinaire. Le rayon aurait pu être polarisé