Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/197

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parallèles, et de faire connaître les moyens à l’aide desquels j’ai formé cette table.

Bouguer a établi, par des expériences ingénieuses, que l’œil est très-bon juge de l’égalité de deux lumières. C’est en ramenant par des moyens nouveaux à l’égalité les lumières qu’il s’agit de comparer, que nous résoudrons dans ces premiers Mémoires les questions photométriques, d’abord en jugeant de cette égalité à l’œil nu, sans aucun secours étranger, ensuite en nous aidant de quelques artifices qui rendent les jugements plus subtils.

La méthode que j’ai suivie diffère des procédés dont mes prédécesseurs avaient fait usage par ce caractère essentiel, que je n’ai jamais eu recours à des lumières artificielles.

Tous ceux qui ont employé de telles lumières, chandelles, bougies ou lampes à double courant d’air, se sont lamentés sur les incertitudes que les variations d’éclat


    méthode repose sur l’emploi de deux artifices : le premier consiste à dédoubler successivement les images par voie de double réfraction ; le second, à emprunter toujours la lumière à un large écran de papier, vu par transmission et éclairé par une grande portion du ciel couvert.

    Le Mémoire contient une discussion détaillée de ces deux artifices et des conditions dans lesquelles on doit les employer. On prouve, par le raisonnement et par l’expérience, que l’observateur ne doit tenir aucun compte des distances variées où peut être placé l’écran et même, dans certaines limites, de l’angle d’émission des rayons. On démontre aussi, à l’aide de l’observation directe et du polariscope, que le dédoublement opéré dans un rayon de lumière neutre par un cristal biréfringent se fait exactement par moitiés.

    Après avoir étudié, avec tout le soin convenable, les conditions dans lesquelles il faut se placer pour tirer le meilleur parti possible de l’emploi de l’écran et de prismes biréfringents d’une nature particulière, l’auteur présente à l’Académie l’instrument dont il s’est