Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/250

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lement lumineux. Si, au contraire, le bord est moins lumineux que le centre, le rouge du centre de l’image rouge prédominera sur le vert du bord de l’image verte, et le vert du centre de l’image verte prédominera sur le rouge du bord de l’image rouge ; en sorte que, en définitive, le fuseau commun aux deux disques sera rouge et vert à ses deux extrémités, blanc seulement dans le centre.

L’observation montre qu’il n’en est pas ainsi : la portion commune aux deux images circulaires paraît d’une blancheur uniforme dans toute son étendue.

Voyons quelle différence numérique d’intensité ce mode particulier d’observation pourrait nous faire découvrir. Admettons d’abord, pour un moment, l’exactitude des nombres déduits des expériences de Bouguer ; pour l’intensité du centre, et pour l’intensité du bord. Le rouge provenant de rayons blancs du bord du Soleil neutralisera le vert provenant de rayons blancs du centre ; ce qui fera une intensité de blanc représentée par mais à ces de blanc se trouvera mêlé le vert provenant de la décomposition de rayons blancs. D’autre part, sur le second bord de la portion commune, les rayons verts provenant des rayons blancs du bord neutraliseront les rayons rouges provenant de rayons blancs du centre ; mais il restera un excédant de rayons rouges provenant de la décomposition des rayons blancs qui forment, par hypothèse, l’excédant de l’intensité du centre sur le bord.

Or, lorsque nous avons déterminé la sensibilité de l’œil pour les teintes du polariscope, nous avons reconnu (troisième Mémoire sur la photométrie, p. 230)