Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 10.djvu/258

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cette explication n’aurait aucun fondement, le parti que j’ai tiré de l’expérience pour déterminer la constitution physique du Soleil n’en serait pas moins légitime.

Ma méthode expérimentale a consisté, en effet, à rechercher si je verrais des couleurs sensibles en appliquant la lunette polariscopique à l’observation de l’extrême bord du Soleil. Dans aucune de mes expériences, je n’avais réussi à découvrir des couleurs, comme j’en apercevais, ainsi qu’on l’a vu précédemment, en faisant la même observation sur des corps solides ou liquides. La partie visible du Soleil est donc une matière gazeuse incandescente.

J’avoue que cette expérience péchait par un point essentiel en la faisant d’abord, je m’étais servi de lunettes grossissant faiblement, ce qui réduisait à une valeur angulaire presque insensible la portion du Soleil vue très-obliquement, celle où j’aurais dû voir des couleurs. Mais j’ai fait répéter l’expérience avec un pouvoir amplificatif plus grand, qui aurait permis d’apercevoir les couleurs correspondant à la portion de surface solaire qui est vue sous des angles inférieurs à et degrés. En effet, les portions du Soleil vues sous les angles de et sous-tendent respectivement, sur le diamètre, des valeurs angulaires de et

Voici, au surplus, la table plus développée des angles sous lesquels les portions du Soleil voisines du bord se présentent à un observateur placé sur la Terre :