Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 11.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’accord des divers résultats, on ne pourra guère douter, je pense, que le nombre définitif qui en a été déduit ne soit exact à un ou deux dixièmes de seconde près. Au reste, il serait injuste de ne pas faire honneur de cette exactitude, du moins en grande partie, aux excellents moyens d’évaluer le temps que MM. Breguet, avec leur libéralité accoutumée, avaient mis a notre disposition et qui consistaient, pour Montlhéry, en trois chronomètres a arrêt, dont l’un marquait jusqu’aux soixantièmes de seconde. A Villejuif nous avions, M. Mathieu et moi, deux chronomètres du même genre qai donnaient les dixièmes. Quant à M. de Prony, il comptait l’intervalle écoulé entre l’apparition de la lumière et l’arrivée du son sur un chronomètre qui battait 150 coups par minute il y avait donc, lorsque l’apparition du feu, par exemple, ne coïncidait pas avec le bruit de l’échappement, à faire l’estime de la petite différence. Notre confrère ne doute pas qu’avec de l’habitude on ne parvienne, par cette méthode, il évaluer un dixième de seconde, et j’avoue, d’après les résultats qu’elle lui a fournis, que je partage entièrement son opinion.

Durant toutes les expériences du 21, le canon de Villejuif était resté incliné à l’horizon sous un angle assez grand. Imaginant qu’on pouvait attribuer en partie à cette circonstance l’affaiblissement singulier que le son avait éprouve en se transmettant de cette station à Montlhéry, nous plaçâmes la pièce, le lendemain 22, dans une situation parfaitement horizontale. Ce jour, comme le 21, nous entendîmes à merveille la totalité des coups qui furent tirés à Monllhéry tandis qu’à cette dernière station, un