Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/573

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tions que consentent les entrepreneurs. Ma position, comme membre du conseil municipal de là Seine, me permettait d’obtenir ces évaluations avec exactitude. En rapprochant ces documents de la question qui m’avait été présentée jadis, et à laquelle je viens de faire allusion, il s’est élevé dans mon esprit un doute qui, j’espère, sera éclairci par les renseignements que nous fournira M. le ministre. Mon doute, voici en quoi il consiste :

Vous savez qu’une loi récente, une loi postérieure à la révolution de Juillet, met l’administration dans l’obligation impérieuse, pour certaines natures de travaux de recourir à une adjudication ; un comble en fer est dans cette catégorie. Je reconnais que, pour le comble de la Madeleine, l’adjudication a eu lieu ; mais il importe de rechercher à quelles conditions.

Le cahier des charges, rédigé par l’administration, prescrivait l’emploi exclusif du fer de Berry ou de roche, c’est-à-dire d’un fer d’un prix très-élevé, et qui, à l’époque de l’adjudication, coûtait, je crois, 56 fr.

Des maisons considérables de la ville se présentèrent au concours ; elles ne firent que des réductions minimes sur les évaluations de l’administration ; un entrepreneur, au contraire, consentit un rabais-énorme ; un rabais que ne semblait pas comporter le soin que l’administration doit mettre à étudier les prix réels des matières qu’elle peut employer ; la réduction fut de 28 pour 100.

Je viens de dire, Messieurs, que, par son cahier des charges, l’administration imposait aux soumissionnaires le devoir impérieux de n’employer que du fer de Berry ou de roche. Eh bien, est-ce de ce fer-là qu’on s’est