Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/725

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dans un autre collége du Midi. Après bien des démarches, la ville de Paris a obtenu de l’administration de ne plus payer des boursiers hors de ses murs. Je crois cependant qu’il y en encore huit ou dix qu’on supprimera par extinction. Malgré cette réduction, le nombre de bourses, de trois quarts de bourse, de demi-bourbes auxquelles Paris est tenu de fournir est encore de 196.

La ville avait désiré faire un meilleur emploi, je n’hésite pus, Messieurs, à me servir de cette expression, un meilleur emploi de la somme qu’on exige d’elle actuellement ; elle avait voulu la consacrer principalement au paiement d’apprentissages. Les jeunes gens qui, aujourd’hui, sollicitent les 196 bourses de la ville sont tous très-jeunes. Il est donc impossible de prévoir quelle sera leur capacité. Pour se décider, il faut recourir aux titres des parents. Eh bien, je le dis sans hésiter, membre du conseil municipal de Paris depuis près de trois ans, il ne m’a presque jamais été possible de voter dans la question des bourses avec la certitude de faire un bon choix. Les titres qui doivent nous déterminer sont si fugitifs, si difficiles à apprécier, si insignifiants ! « Je suis commis depuis vingt ans dans telle ou telle autre administration ; j’ai bien fait mon service dans la garde nationale, etc. » Voilà les seuls renseignements que nous ayons pour décider si un enfant sera élevé aux frais du pays. Aussi qu’en résulte-t-il ? C’est que nous plaçons dans nos colléges cent quatre-vingt seize personnes qui, bourrées plus ou moins de grec et de latin et de quelques notions scientifiques imparfaites, croiraient ensuite déroger en entrant dans une carrière industrielle.