Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 12.djvu/86

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lancier est fortement magnétisé, elles peuvent acquérir de très-grandes valeurs.

M. Varley, par exemple, ayant placé sur une table une montre qui était dans ce cas-là, de manière que le pôle nord du balancier fût tourné vers le nord, trouva qu’elle avançait de 5m 35s en vingt-quatre heures. Après avoir fait faire un demi-tour à la table, ce pôle nord étant tourné au sud, la montre retardait de 6m 48s dans le même espace de temps.

Quoiqu’on ne doive pas craindre, en général, des erreurs de cet ordre, puisqu’il est toujours facile de reconnaître et de détruire un magnétisme aussi fort que celui qui existait dans la montre de M. Varley, cependant il paraît bien désirable qu’à l’avenir les horlogers s’abstiennent d’employer l’acier dans la fabrication des balanciers ; le platine pur, ou allié à d’autres métaux, pourra probablement le remplacer utilement.

A la suite d’un article où le nom de M. Breguet a été prononcé si souvent, qu’il me soit permis de dire que ce célèbre artiste a laissé en mourant, à la tête de ses ateliers, un fils du plus rare mérite, depuis longtemps associé à ses travaux, à toutes ses découvertes, et dont l’esprit inventif s’est exercé avec succès sur les diverses branches de la mécanique et de la physique qui intéressent les progrès de l’horlogerie. Sous la direction d’un homme aussi distingué la grande et juste réputation des ateliers de M. Breguet ne pourra que s’accroître. Les chronomètres avec lesquels les jeunes Berthoud se sont présentés à la dernière exposition (1823), prouvent aussi qu’ils ont parfaitement profité des excellentes leçons de leur père,