Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 13.djvu/70

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l’astronomie qu’on désirait. Je méritais, disait-on, des éloges pour avoir réclamé la part brillante qui revient à la France dans l’admirable invention des machines et des bateaux à vapeur, et cependant, à tout prendre, j’eusse dû faire insérer mon plaidoyer dans quelque recueil technologique, et non dans l’Annuaire d’un Bureau des longitudes. Ces pauvres Notices enfin, on les soumettait, je n’exagère pas, à des mesures cadastrales : dès qu’une d’elles renfermait un peu moins de lignes que celle de l’année précédente, je faisais tort aux acheteurs reproche d’autant plus singulier que le manuscrit est fourni gratuitement au libraire, et qu’aucun membre du Bureau n’est jamais intervenu dans des arrangements relatifs à la vente de l’Annuaire, qu’à raison de l’obligation imposée tous les ans à M. Bachelier de n’en pas élever le prix au delà d’un franc.

« Avec tous ces antécédents, il ne fallait pas une grande prévoyance pour deviner que si jamais une maladie m’empêchait de rédiger à temps la Notice annuelle, je serais peu ménagé. Mes prévisions, toutefois, ont été de beaucoup dépassées : je m’étais résigné d’avance à des réclamations plus ou moins vives ; mais je ne m’attendais pas aux outrages, aux lettres anonymes grossières dont j’ai été assailli dès qu’on a vu chez le libraire, au commencement de janvier 1838, que l’Annuaire paraissait cette année avec le calendrier et les tables seulement ; je veux dire comme jadis le Bureau des Longitudes le publia pendant dix années consécutives, sans exciter aucune réclamation. Il y avait plusieurs partis à prendre : le premier, et certainement le meilleur, eût