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AMPÈRE.



térisé en quelques lignes. Quant à l’Arithmétique universelle, le titre ne s’y trouve même pas.

À mesure que les sciences faisaient des progrès, l’ancien cadre des Éloges académiques devait s’élargir, et il s’est, en effet, graduellement élargi. Arrivés, enfin, à une époque où la foule se porte aux excellentes leçons de sciences mathématiques ou de sciences naturelles dont nos vastes amphithéâtres retentissent journellement, les secrétaires de l’Académie ont dû croire qu’il était temps de s’affranchir des sacrifices que s’imposaient leurs illustres prédécesseurs ; que, désormais, on pourrait ici, en séance publique, parler des travaux de nos confrères, comme le feront un jour les historiens de la science. Cette voie nouvelle a déjà reçu plusieurs fois votre bienveillante approbation. L’idée d’y renoncer ne s’était pas même présentée à mon esprit ; et cependant, avec un peu de prévoyance, quand M. Ampère nous fut enlevé, j’aurais dû songer qu’il ne me serait pas possible d’examiner ses travaux, de faire l’analyse d’une véritable encyclopédie, sans sortir des bornes habituelles de nos Éloges. Je l’avouerai, une liaison intime, une liaison sans nuages de plus de trente années, a pu aussi contribuer à étendre cette biographie, à me faire attacher de l’importance à certains détails qu’un indifférent aurait délaissés. Sur ce point, Messieurs, si une excuse devient nécessaire, je la trouverai dans le vers par lequel un grand poëte a défini l’amitié :

Seul mouvement de l’âme où l’excès soit permis.