Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/35

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homme, les filaments, quelquefois très-déliés, qui rattachent les mérites et les goûts de l’âge mûr à des impressions de jeunesse.

Le mariage d’Ampère eut lieu le 15 thermidor an vii (le 2 août 1799). La famille de mademoiselle Julie Carron n’ayant point foi dans les prêtres assermentés, seuls reconnus alors par la loi civile, il fallut que la cérémonie religieuse se fît clandestinement. Cette circonstance, on doit bien le comprendre, laissa dans l’esprit du savant géomètre des traces profondes.

Ampère, au comble d’un bonheur qui, hélas ! devait peu durer, partageait doucement ses journées entre sa famille chérie, des amis sincères, et les élèves particuliers dont il dirigeait l’instruction mathématique. Le 24 thermidor an vin (8 août 1800), sa femme lui donna un fils qui, jeune encore, prit rang dans l’élite de la littérature française, et qui porte avec éclat un nom illustre.

Notre ami, devenu père de famille, ne pouvait ni ne devait se contenter de la position précaire d’un maître courant le cachet. Il obtint, dans le mois de décembre 1801, la chaire de physique à l’école centrale du département de l’Ain, et se rendit à Bourg, en s’imposant le bien rude sacrifice de laisser à Lyon, sa femme, déjà, gravement malade, et son enfant.


mémoire d’ampère sur les probabilités.


Les études, les projets, les recherches de M. Ampère n’ont eu jusqu’ici aucun retentissement ; tout est resté ren-