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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/472

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confrère la source d’une fortune considérable. Mongc refusa sans hésiter un seul instant ; il ne voulut pas enlever à la veuve de son prédécesseur l’unique revenu que celui-ci lui eût laissé, le bénéfice résultant de la vente de ses livres.

Cet acte de délicatesse semblera aujourd’hui incroyable, car beaucoup de personnes n’hésitent pas, dit-on, à reproduire, avec des changements de rédaction insignifiants, les ouvrages des maîtres de la science ; car le public a été jusqu’à supposer que certaines de ces publications, dont il serait impossible de trouver la raison suffisante, étaient destinées à des candidats que les auteurs des ouvrages en question devaient examiner tôt ou tard à titre officiel. J’ai besoin, au reste, de le remarquer, en résistant au désir du ministre de la marine, Monge ne faisait pas seulement un acte d’humanité, il proclamait encore les services distingués rendus par Bezout à l’enseignement des mathématiques, et rendait hommage au noble caractère de l’examinateur.

Après son entrée à l’Académie, notre confrère donna plusieurs très-beaux Mémoires d’analyse transcendante ; un grand travail, avec Berthollet et Vandermonde, sur le fer considéré dans ses différents états ; des expériences et des explications très-fines sur des effets de capillarité. Il publia en 1790, dans les Annales de chimie, tome v, la théorie de diverses observations paradoxales d’optique ; un ingénieux traité concernant les principaux phénomènes de la météorologie, sur lequel je dois m’arrêter quelques instants.

Ce Mémoire célèbre fut longtemps, dans notre pays,