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Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/499

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vaux, enflamme leur courage, ne souffrons pas que l’intrigue se substitue jamais au mérite modeste, qu’elle se pare d’hommages qui ne lui sont pas dus.

La question ainsi posée, j’avertis que, pour la résoudre, je n’ai reculé devant aucun développement, que je ne me suis pas laissé détourner de mon but, même par la crainte de vous fatiguer. Pouvais-je m’abandonner à de misérables calculs d’amour-propre lorsqu’il s’agissait de la gloire la plus pure de notre confrère et d’un établissement dont on a dit avec toute raison que c’est plus qu’une grande école, que c’est une institution nationale. Les historiens ayant oublié que l’institution polytechnique méritait une large place dans le tableau de la Révolution française, c’est aux biographes à s’en souvenir et à combler la lacune.

Pour prononcer un jugement éclairé sur le mérite dont un architecte a fait preuve dans la construction d’un édifice, les hommes consciencieux ne manquent jamais de s’enquérir de l’ancien état du sol, du nombre, de la grandeur et de la position des bâtisses de toute nature qui le couvraient antérieurement ; des modifications que les préjugés, que l’intérêt privé, non moins tenace, forcèrent d’apporter aux conceptions primitives de l’artiste.

Suivons cette marche si nous voulons apprécier sainement les travaux de la Convention, de cette assemblée justement immortelle par l’énergie, par l’héroïsme qu’elle déploya dans la mission sainte de défendre le territoire de la France contre l’Europe coalisée, et qui, malheureusement dominée par d’affreuses circonstances, commit des actes odieux, dont le seul souvenir remue douloureuse-