Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/501

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cupations aristocratiques tenaient le professeur de dessin.

L’école de Châlons mérite à peine de nous occuper par quelques mots de critique. Les examens y étaient publics, mais très-faibles, les moyens d’étude intérieurs presque nuls. Là, point de cabinet de physique ou de laboratoire de chimie, point de bibliothèque, point de collections d’aucune espèce : le matériel se réduisait à quelques pièces de canon de divers calibres.

L’établissement de Châlons, malgré toute sa pauvreté, primait encore de cent coudées l’École des ponts et chaussées. Les examens pour l’artillerie étaient assurément peu difficiles ; mais, tout considéré, il y avait examen ; on entrait, au contraire, à l’École des ponts et chaussées sans avoir été soumis à aucune sorte d’épreuve.

Le recrutement de l’artillerie s’effectuait d’après des règles certainement mesquines ; mais ces règles étaient du moins déterminées et connues du public. Il n’existait point de règle pour le recrutement des ingénieurs civils ; la faveur seule décidait du choix des candidats. L’école de Châlons avait deux professeurs pour l’enseignement des sciences ; c’était assurément très-peu ; eh bien, aucun professeur en titre n’était attaché à l’école de Paris ; les élèves les plus forts aidaient leurs camarades quand ils en avaient le temps et la volonté. Certains jours de la semaine, ces futurs ingénieurs allaient tous ensemble assister, en ville, aux leçons particulières de tel ou tel professeur de physique et de chimie à la mode.

C’était aussi chez des professeurs particuliers de Paris que des ingénieurs constructeurs de vaisseaux recevaient généralement leur complément d’instruction sur les ma-